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not a NATO Press Release
PR 240508 F, Berlin, 24 mai
2008
24 May 2008
LA COOPERATION OTAN-RUSSIE DOIT ETRE PLUS
CONSTRUCTIVE
Si lOTAN et la Russie veulent sengager plus en avant
dans la voie dun approfondissement de leur coopération, les deux protagonistes
devront tabler sur un dialogue beaucoup plus constructif. Cest la principale
conclusion qui ressort de la tenue, aujourdhui, de la commission parlementaire
OTAN-Russie, à loccasion de la session de printemps de lAssemblée
parlementaire de lOTAN (AP-OTAN), à Berlin. La Russie se veut un partenaire
fiable pour lOTAN même si des questions, comme la sécurité énergétique, restent
toujours problématiques.
« Les relations entre la Russie et lOTAN
intéressent concrètement la sécurité de notre propre pays. Nous sommes un
partenaire fiable et nous allons tout faire pour surmonter les stéréotypes de la
guerre froide », a martelé le chef de la délégation russe à la Douma, Lubov
Sliska. Celle-ci a tenu à rassurer les autres parlementaires en indiquant
quelle partageait le concept de lindivisibilité de la sécurité en Europe. Pour
elle, il est important de voir le Conseil OTAN-Russie comme un outil de dialogue
franc et ouvert sur les grandes lignes de sécurité (Afghanistan, Balkans). «
Nos évaluations ne coïncident pas toujours, mais nous sommes disposés à
renforcer le partenariat et le dialogue politiques face aux menaces communes
comme par exemple le trafic de stupéfiants », a souligné Mme Sliska,
estimant que lOTAN et la Russie devaient se diriger graduellement vers « une
interaction mutuelle ».
Toutefois, la Russie reste très critique sur
lévolution de lOTAN. « La transformation de lAlliance envisage clairement
lutilisation de son potentiel militaire », a déploré le chef de la
délégation du Conseil de la Fédération russe, Victor Ozerov, critiquant
ouvertement le fait que lOTAN sinvestisse dans la sécurité énergétique,
environnementale et cybernétique. Et ce dernier de demander : « lOTAN
veut-elle se poser en gendarme du monde en termes de sécurité ? ». Sur
lélargissement de lAlliance à lUkraine et à la Géorgie, M. Ozerov a préconisé
une coopération différente que lexpansion militaire. Selon lui, promouvoir les
réformes démocratiques est possible sans faire partie de lOTAN. « On assiste
ici à un processus qui ne fait quempoisonner nos relations », a-t-il jugé.
Réagissant avec vigueur à ces propos, le chef de la délégation britannique,
Bruce George, a déclaré : « Vous ne pouvez pas nous donner des leçons sur ce
que lOTAN devrait être ». Sur ce même thème, il a dénoncé la présence en
Abkhazie dune force de maintien de la paix composée de 3 000 soldats russes,
ainsi que labattage, fin avril, par un Mig 29 russe, dun drone géorgien qui
survolait lAbkhazie. Environ 75 % des géorgiens sont en faveur dune adhésion à
lOTAN, ce qui signifie que le processus de candidature va se poursuivre et on
va aboutir à une adhésion, a-t-il assuré. « Pourquoi naurions nous
pas une politique de sécurité énergétique, environnementale ou cybernétique ?
», a encore poursuivi M. George. Sur ce point, Mme Sliska a immédiatement
répondu : « les ressources énergétiques russes appartiennent à la Russie et à
personne dautre. Nous implantons donc nos oléoducs où nous voulons. Il serait
beaucoup plus adéquat de parler de ces questions au Conseil de Sécurité de lONU
».
Dans une volonté dapaiser les esprits, le chef de la délégation
lettone Vaira Paegle, a estimé que ce qui permettra de développer les relations
futures OTAN-Russie dépendra de la faculté de lOTAN de prendre en compte les
préoccupations de la Russie. Cette dernière devra aussi tenir compte des
intérêts de lOTAN, comme la sécurité énergétique, car ce sont des problèmes
légitimes, a-t-elle souligné. Le constat de Mme Paegle est clair : « sur
lensemble des problématiques auxquelles nous faisons face, nous ne sommes pas
assez constructifs. Il faut trouver des intérêts communs et légitimes
».
Lors dune allocution devant la Commission politique de lAP-OTAN,
le professeur John Russell de lUniversité de Bradford, a offert son point de
vue sur lévolution des relations entre lOTAN et la Russie en indiquant le «
danger » daller inutilement trop vite dans ladhésion de la Géorgie et de
lUkraine à lOTAN dans la mesure ou cela pourrait engendrer une réaction
virulente de Moscou vis-à-vis lAbkhazie, de lOssétie du Sud ou de lUkraine.
Dautre part, luniversitaire britannique encourage lOTAN à donner à la Russie
«un signal clair et explicite que lOrganisation ne sopposera pas aux
aspirations démocratiques de ces Etats et de ces peuples ».
Dans ses
relations avec le nouveau chef de lEtat russe, Dmitri Medvedev, lOccident
«devra faire preuve de la même clarté et du même discernement pour ne pas
confondre, dune part, la détermination de lOTAN à défendre les principes
acquis et, dautre part, les politiques perçues comme visant directement à
affaiblir la Russie. Ce nest quà ce moment-là que la relation OTAN-Russie
pourra passer de la confrontation à la coopération».
La Session de
printemps de lAssemblée parlementaire de lOTAN réunissant quelques 340
parlementaires de 26 Etats membres de lOTAN, des délégués de 16 pays associés
et de 2 pays associés méditerranéens, ainsi que des observateurs du Parlement
européen et de parlements de plusieurs autres pays, dont lAfghanistan et le
Pakistan se tiendra jusquau 27 mai dans le Reichstag de
Berlin.
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les parlements de ses pays membres. Elle réunit en outre des législateurs des
pays membres et de pays non-membres de lAlliance, pour débattre de questions et
de préoccupations communes ayant trait à la
sécurité.
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